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Période [1984-2012]

La Charité

Le temps des changements


En 1984, le Centre pour Personnes Âgées de La Charité entame une nouvelle phase de modernisation (les travaux s'échelonnent jusqu’en 2005). Avec l’ouverture du Pavillon H, toutes les personnes âgées se retrouvent regroupées sur un seul et même site.

Le 1er octobre 1984, la Congrégation des Servantes de Jésus arrive, à son tour, dans son nouveau lieu de villégiature au 323 rue de Falaise (locaux propriété de la Communauté Notre-Dame de La Charité, loués ou achetés en partie par l’Administration du CHRU de Caen). Elle se place sous la protection de Notre-Dame de La Charité. Le 13 novembre 1984, l’arrivée des dernières personnes âgées clôt définitivement le chapitre de l’Abbaye aux Dames.

Malgré son état de délabrement général, les Servantes de Jésus quittent l’Abbaye aux Dames le cœur gros. Elles y ont vécu soixante-dix années et les événements qui s’y sont déroulés sont notoires.

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Sœur Marie-Odile à l'Économat

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Sœur Marie-Bernadette en soins infirmiers.

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Sœur Marie-Hélène et les personnes âgées.


À Avranches, la Maison du Saint-Cœur de Marie connaît, elle aussi, de nombreuses évolutions. L’établissement évolue afin de répondre aux nouveaux besoins de la population. Un premier bâtiment, de trente-deux lits, est réalisé et ouvre ses portes en octobre 2002.

En 2005, après des travaux de restauration, la ferme d'Avranches devient le lieu de vie communautaire pour les Sœurs qui exercent leur mission à la Maison du Saint-Cœur de Marie.

En janvier 2008, la Maison d’Accueil pour personnes âgées du Saint-Cœur de Marie devient EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). En juin de la même année, l’ouverture d’un second bâtiment, d’une capacité de trente lits, porte la capacité totale d’accueil à soixante-deux lits. La maison primitive est alors progressivement déménagée et l’ensemble des résidents installés sur le nouvel établissement adapté à la médicalisation.

La fracture


Vers 2008, dans un contexte qui reste flou à l’époque, la Communauté Notre-Dame de La Charité de Saint Jean Eudes, qui n’a plus les moyens d’entretenir ses locaux, met en vente la partie des lieux dont elle reste propriétaire (l'autre partie ayant entretemps été vendue au CHU).
Alors que le bail du CHU n’est pas renouvelé, des changements interviennent, sans que les Sœurs en soient préalablement averties.
Exemplaire par sa longévité et sa détermination, la Communauté commence à s’inquiéter.
Les Sœurs ont le sentiment de devenir illégitimes et d’être poussées à passer la main à de nouvelles compétences.

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Notre-Dame de La Charité, cour intérieure, cloître et jardin


L’administration hospitalière, qui a jusqu’alors toujours été bienveillante à leur égard, n’apporte aucune réponse à leurs questions. Face à ce mutisme, les Servantes de Jésus, soutenues par M. Philippe Bas, Conseiller Général du département de La Manche, se tournent vers l’Agence Régionale de Santé.
L’administration finit par confirmer que les Sœurs ne font pas partie de la nouvelle organisation. Toutefois, en reconnaissance des services rendus, elle leur propose de respecter le contrat du clos et du couvert en les hébergeant dans les services où elles ont travaillé, sans égard pour ce que représente un engagement de vie religieuse et communautaire.

Refusant de sacrifier leur « entre-soi » communautaire et au nom du respect de leur Congrégation, les Servantes de Jésus prennent la décision d’attaquer l’administration en justice. L’objectif est d’aboutir à une solution raisonnable.
Les négociations durent trois ans. La période est extrêmement difficile à vivre. Les Sœurs se soutiennent mais elles vivent douloureusement l’atteinte qui est faite. Les souffrances sont viscérales et marquées dans les corps. Les Sœurs sont visiblement touchées.

Les négociations finissent par aboutir sur un accord. La poursuite des engagements qui lient l’administration hospitalière du CHU de Caen et la Congrégation des Sœurs Servantes de Jésus est confirmée. Les modalités du contrat sont maintenues, tout en étant adaptées à la nouvelle situation imposée à la Congrégation. Les avantages en nature sont remplacés par une rente mensuelle, basée sur un prix de journée en EHPAD, versée au prorata du nombre de religieuses et jusqu’à disparition de la dernière.

Au terme du procès, sans ménagement, les Sœurs se préparent à quitter la Ville de Caen, berceau de la Fondation.

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Les Servantes de Jésus près de Notre-Dame de La Confiance avant son départ pour Luc-sur-Mer.
De gauche à droite : Sœur Marie-Odile, Sœur Marie-Véronique, Sœur Anne-Marie, Sœur Sainte-Bernadette, Sœur Marie-Annick, Sœur Marie-Bernadette, Sœur Marie-Alice, Sœur Saint-Louis de Gonzague.

L’épreuve du départ


À l’origine de la fondation de l’Hôpital Général de Caen en 1679, la Congrégation des Sœurs Servantes de Jésus se retrouve, trois-cent-trente-trois ans plus tard, dans une situation périlleuse. Arrachées de Caen, déracinées, les religieuses sont très vulnérables. Elles sont privées d’un quartier qui leur est familier. Elles sont coupées d’un tissu humain qui leur est cher. Et, plus que tout autre chose, elles se retrouvent sans toit ni emploi.
La Communauté réagit par instinct de survie. Les Sœurs vont jusqu’au bout de leurs possibilités. Elles définissent de nouvelles orientations. Dans leur nouvelle trajectoire, les Servantes de Jésus préparent leur départ pour « Le Manoir » de Luc-sur-Mer, seul patrimoine de l’Institut.
Le 19 juin 2012, une messe est célébrée en soutien et en l'honneur des Sœurs Servantes de Jésus de Caen. La cérémonie se déroule en plein air, dans l’enceinte de La Charité.

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Les Sœurs de la Communauté, suivies du Clergé, s'apprêtent à participer à la messe.

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La cérémonie célébrée par Monseigneur Boulanger, le Père L. Jeusselin, le Père L. Delange, le Père M. Morcel et le Père Couteau.

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Les résidents venus nombreux pour participer à cette messe d'action de grâce.

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Les résidents venus nombreux pour participer à cette messe d'action de grâce.

Nouveau berceau, nouveaux repères


Le déménagement définitif des Servantes de Jésus de Caen vers leur nouveau berceau a lieu le 02 septembre 2012.
L’adaptation n’est pas facile. Les changements, nombreux, leur demandent de faire preuve de beaucoup de souplesse.

Sur le plan communautaire, une nouvelle organisation est mise en place et les locaux sont progressivement adaptés aux besoins. Sur le plan cultuel, une chapelle est érigée dans le prolongement de la maison principale. Sur le plan de la vie paroissiale, les racines reprennent. Les Sœurs Servantes de Jésus se réinventent peu à peu. Elles parviennent à mailler un nouveau réseau.

Le 05 juin 2013, Sœur Marie-Agnès est élue Supérieure Générale. Sœur Marie-Bernadette est nommée Assistante, Sœur Marie-Hélène et Sœur Marie-Odile sont nommées Conseillères. Pour la première fois de son histoire, la Communauté est dirigée à distance, depuis Avranches. La situation est nouvelle mais les Sœurs jouissent des facilités de communication du XXIe siècle pour maintenir la fluidité des échanges (téléphone, internet, fax).

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La Chapelle Saint-Louis dans son écrin de verdure.

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L’autel de la Chapelle Saint-Louis

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Notre-Dame de La Confiance installée dans sa coque.